Samedi 4 avril prochain aura lieu une rencontre amicale entre l’équipe de Vitry (Nationale 3M) et les détenus de la prison de Réau, en Seine et Marne.
Romain Oury, salarié du comité handball 77, est également bénévole au club de l’ES Vitry avec lequel il a joué. « Parmi les missions que j’ai en tant que salarié chargé du développement, il y a l’animation d’ateliers handball en prison mais également l’organisation de match. Le club de l’ESV me paraissait tout désigné. Il est à la fois chaleureux mais a également une certaine connaissance du haut niveau comme le prouve le parcours de Pablo Morel ou Alan Cari » déclare-t-il.
Il propose ainsi à la Nationale 3 de prendre part à l’aventure. Alors que d’autres clubs ont refusé le challenge ayant peur notamment d’une mauvaise connaissance des règles défensives pouvant engendrer des blessures, l’ESV a répondu positivement. Evidemment, on ne rentre pas dans une prison comme dans un moulin. Ainsi il faut pour les joueurs de « l’extérieur » avoir une liste de papiers bien en règle et un casier judiciaire vierge.
Les détenus avaient déjà eu l’occasion de se confronter à une équipe d’excellence régionale, mais la venue d’une équipe classée « Nationale » crée l’événement dans la prison. Les détenus semblent ne plus parler que de cela, ayant peur que la rencontre soit annulée. La directrice du centre pénitentiaire sera dans les tribunes pour assister au match ainsi que plusieurs dizaines de détenus.
Impatience des deux côtés du terrain
« On est pressé de jouer ce match, nous confie Florent Isambert, le capitaine de l’ESV. Il y a eu plein de volontaires pour partager ce moment avec les détenus. On sait que rien ne remplace les émotions du vestiaire et c’est important pour eux aussi de les vivre ».
Pour faire en sorte que le match soit le plus « pro » possible, l’ESV viendra à la rencontre avec la paire d’arbitres féminine montante, les sœurs Bezahaf, ainsi qu’avec un officiel pour la table de marque. Les conditions restent particulières puisque le terrain n’est pas tout à fait aux dimensions classiques. La zone est à cinq mètres par exemple, au lieu de six. Mais qu’importe. Ce qui compte samedi, c’est de partager une passion commune.
Et comme l’a constaté Romain Oury, « la réinsertion sociale par le sport est réellement efficace. Sur la dizaine de détenus qui sont sortis récemment, cinq ont pris une licence. Les joueurs me surprennent tous les jours par l’envie qu’ils mettent à l’entrainement, mais aussi en dehors. Ils ont tout suivi du championnat du monde au Qatar et se sont abonnés à HandAction. Ils suivent également Pontault puisque c’est l’équipe du département mais aussi parce que l’année dernière on avait réussi à organiser une sortie lors d’un match Pontault-Nancy. Certains veulent passer leurs diplômes d’arbitrage, on est en train de mettre ça en place. J’espère vraiment que cet article participera à rassurer d’autres potentielles équipes et que l’on pourra faire cela plus souvent. »
Le message est passé.
Mejdaline Mhiri